Portrait de Christelle S., enseignante au sein de l'UPE2A du lycée Marie-Curie de Strasbourg

Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

J’enseigne depuis 26 ans, dont 20 ans au lycée Marie-Curie de Strasbourg. J’ai une formation initiale en histoire, l’agrégation, et en histoire de l’art. J’ai eu la chance de pouvoir exercer différentes missions toutes aussi passionnantes les unes que les autres au cours de ma carrière. J’ai par exemple été chargée de mission au service éducatif des archives de la ville durant 9 ans.
Je me suis engagée dans la lutte contre le décrochage scolaire. Dans ce cadre-là, j’enseigne l’histoire à des adultes en cours du soir à l’Unistra dans le cadre du DAEU.
Il y a maintenant 7 ans, dans une dynamique de formation tout au long de la vie, j’ai eu envie de développer de nouvelles compétences.
Je me suis donc formée en Français Langue Etrangère (FLE) et en Français Langue Seconde (FLS). Grâce à cela, j’enseigne le français langue seconde et de scolarisation en UPE2A dans un demi-dispositif. Je suis également coordonnatrice de ce demi-dispositif.

Qu’est-ce qu’une UPE2A ?
Une UPE2A est une unité pour élèves allophones arrivants.
Dans notre demi-dispositif, les 12 élèves viennent d’Afghanistan, de Chine, de Géorgie, d’Inde, d’Italie, de Roumanie, de Somalie, du Soudan, de Slovaquie et de Turquie. Ils sont arrivés il y a quelques mois ou quelques semaines dans des conditions très diverses et avec des niveaux en français allant de A0 à A2. Ils sont détenteurs d’un véritable trésor puisqu’ils sont tous plurilingues. La migration qui les oblige à affronter de multiples difficultés développe chez eux une ouverture d’esprit, une persévérance et une résilience incroyable.
Je suis toujours très admirative de la rapidité avec laquelle ils endossent les habits de l’élève dans notre école et apprennent la langue de l’école française. Pour pouvoir communiquer avec leur environnement immédiat, suivre le plus rapidement possible de façon autonome des apprentissages en classe ordinaire, choisir leur orientation et réussir les examens au lycée, ils suivent une vingtaine d’heures de cours en seconde et sont sortis de leur classe une dizaine d’heures par semaine pour suivre des cours de Français Langue Seconde (FLS).

L’apprentissage du français se fait en classe, mais aussi lors de sorties scolaires et de projets culturels. Nous allons au musée, au théâtre, nous participons à la Nuit de la lecture ou encore au Printemps des poètes.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

Ce que j’apprécie le plus dans mon métier, c’est que je ne m’ennuie jamais !
Chaque année scolaire est une nouvelle aventure avec ses aléas et ses réussites. L’occasion de rencontrer de nouvelles personnes, de les accompagner dans leurs parcours. Un petit bout de chemin passé ensemble et une occasion de continuer à me former. J’aime beaucoup une expression que j’ai trouvée sur un site académique montpelliérain qui dit :

les élèves allophones arrivants sont des élèves qui nous élèvent.