Journée internationale pour les Droits des Femmes - 8 mars 2022

Le 8 mars est une journée de sensibilisation et de mobilisation des élèves des écoles, collèges et lycées pour les droits des femmes et l'égalité entre les filles et les garçons.

 Filles et garçons sur le chemin de l'égalité de l'école à l'enseignement supérieur

A l’occasion du 8 mars, journée internationale pour les droits des femmes, l’académie de Strasbourg présente un état des lieux sur les parcours et les résultats des filles et des garçons depuis l’école jusqu’à l’entrée dans la vie active.

Les statistiques mettent en évidence des différences entre les filles et les garçons en matière de choix d’orientation, de poursuite d’études et de réussite.
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Les filles obtiennent de meilleurs résultats au diplôme national du brevet (DNB), au CAP,au baccalauréat et au BTS. Ainsi, à la session 2021 du baccalauréat, elles présentent un taux de réussite de 95,1% contre 91,8% pour les garçons.

Consultez la note du service interacadémique des statistiques

Portraits de femmes de l'académie

À l’occasion de la Journée internationale des Droits des Femmes 2022, plusieurs femmes de l'académie ont accepté de s'exprimer sur leurs parcours, sur leurs métiers, sur les stéréotypes qu'elles rencontrent dans leur vie professionnelle en tant que femme.

Portrait de Mélody Genoud

PORTRAIT de Mélody Genoud,
Élue CVL, élève de 2de Technicien Fabricant Bois
Lycée Jules Verne - Saverne (67)

Quel est votre parcours scolaire ?

J’ai effectué ma scolarité au collège Léonard De Vinci à Marmoutier, où j’ai envisagé mon avenir en tant qu’architecte d’intérieur. Pour ce faire, j'ai pris la décision de préparer un baccalauréat professionnel au lycée Jules Verne dans la voie Technicien Fabricant Bois, où j’effectue actuellement ma seconde.

Quelles sont les difficultés qu'une femme peut rencontrer durant cette formation ?

Premièrement nous sommes 3 filles pour 7 garçons dans la classe. Ce qui montre déjà que peu de femmes ont cet idéal de métier.
Deuxièmement ce métier demande une certaine force physique, qu’une femme a peut-être moins qu’un homme.
Et pour finir, et pas des moindres, la difficulté majeure en tant que femme est de faire face au sexisme et stéréotypes.

Quels conseils donneriez-vous à une jeune femme qui souhaite suivre votre parcours ?

En dépit des difficultés rencontrées, c’est une formation très enrichissante.

  • garder la tête haute face aux critiques
  • se faire confiance
  • ne pas écouter l’avis des autres
  • savoir faire face aux hommes réticents de voir une femme dans ce métier. 
  • savoir affirmer son caractère. 

Portrait de Cindy Jarlot 

PORTRAIT de Cindy Jarlot,
Technicienne de maintenance réseau des systèmes d'informations
DSI - Académie de Strasbourg (67)

Quel est votre parcours professionnel ?

J'ai obtenu un BTS STG (Option Marketing) au lycée Louis Pasteur de Strasbourg pour ensuite me réorienter vers le BTS SIO (Service Informatique aux Organisations) au lycée René Cassin en formation initiale.

En parallèle de ma formation, je me suis engagée, après mes cours et durant mes congés scolaires, auprès d'un centre de loisirs afin de donner de mon temps pour proposer au sein de cette structure des cours et sensibiliser à l'utilisation du numérique auprès de différents publics : jeunes et séniors

Cet engagement m’a permis d'acquérir de l’autonomie, de la rigueur et de dépasser ma discrétion.

Aujourd'hui, depuis plus de 2 ans, je suis technicienne au rectorat de l’académie de Strasbourg au service informatique dans une équipe soudée.

Quelles sont les difficultés qu'une femme peut rencontrer sur ce type de poste ?

Les métiers du numérique sont encore ancrés dans l’esprit collectif comme étant des métiers masculins ce qui implique qu’en tant que femme nous devons nous imposer. Nous devons démontrer que nous sommes tout à fait capables d'exercer, comme je le fais, un poste de technicienne de maintenance du réseau des systèmes d'informations.

Quels conseils donneriez-vous à une jeune femme qui souhaite suivre votre parcours ?

Je conseille aux futures générations de ne pas cesser le combat pour l'égalité Femmes / Hommes dans la sphère professionnelle.
Une femme peut faire aussi bien qu'un homme dans n'importe quel domaine d'activité, il faut croire en soi et persévérer dans ce que l'on veut faire.

Portrait de Typhaine Burger

PORTRAIT de Typhaine Burger,
Élève de 1re bac professionnel option C mécanique Moto
Lycée Paul Émile Victor - Obernai (67)

Quel est votre parcours professionnel ?

Je suis actuellement en première au lycée Paul Émile Victor à Obernai en baccalauréat professionnel option C mécanique Moto.

Quelles sont les difficultés qu'une femme peut rencontrer sur ce type de poste ?

Ma difficulté principale est surtout un problème de force, quand il s'agit de porter et diriger une moto sur un pont. En dehors de ce genre de difficultés, il y a aussi celles rencontrées au travail car il peut arriver qu'un client tienne des propos déplacés estimant qu’il est inconcevable qu'une fille soit mécanicienne.

Quels conseils donneriez-vous à une jeune femme qui souhaite suivre votre parcours ?

Foncer. J'ai réussi à apprendre en peu de temps et acquérir de véritables notions professionnelles dans un métier que tout le monde qualifie de "trop dur pour une femme". J'ai dépassé les remarques sexistes et aujourd'hui c'est un vrai plaisir d’exercer le métier que j'aime !

Portrait de Marie Knoderer

PORTRAIT de Marie Knoderer,
Professeure de cuisine – PLP
Lycée Alexandre Dumas - Illkirch-Graffenstaden (67)

Quel est votre parcours scolaire/professionnel ?

A l’âge de 10 ans je disais à mes parents, "Si j’étais un garçon, je serais cuisinier … ", comme quoi, les choses ont évolué, car à 35 ans maintenant, je suis professeure de cuisine et ancienne cheffe.

Après l’obtention de mon BAC S, j’ai opté pour une mise à niveau et un BTS au lycée hôtelier d’Illkirch-Graffenstaden, dans lequel j’enseigne maintenant. J’ai ensuite poursuivi avec une Licence Administration Economique et Social à la faculté de Strasbourg pour peaufiner mes connaissances en droit et gestion de l’entreprise, dans le but d’ouvrir mon propre restaurant.

J’ai travaillé dans différents types de restaurants, winstub, semi-gastronomique, saisonnier en Italie, j’ai même travaillé dans l’agroalimentaire, avant de créer mon propre restaurant à Westhoffen durant quelques années, avant d’intégrer l’éducation nationale.

Quelles sont les difficultés qu’une femme peut rencontrer dans ce type de formation ?

Pourquoi toujours parler de difficultés ? Le milieu de la cuisine est en train d’évoluer dans le bon sens par rapport à l’intégration des femmes, même si nous sommes encore en sous-nombre par rapport aux hommes dans la profession. Pour ma part, j’apprécie de travailler avec des hommes, car les relations sont complètement différentes et notamment beaucoup plus simples et franches. Mais il faudrait finalement poser la question à mes collègues masculins de ce qu’ils en pensent de travailler avec une femme en cuisine ?

Je trouve qu’en cuisine, les femmes sont un atout car elles apportent un équilibre et une sensibilité dans l’équipe.

Une femme qui exerce dans un milieu masculin a cependant une double motivation : celle que la profession impose, qui est la norme, à savoir le résultat doit toujours être impeccable, mais aussi et surtout l’envie de bien faire son travail, aussi bien, sinon mieux qu’un homme pour être prise au sérieux. Il faut faire sa place, il y a encore du travail mais pas seulement dans la profession…

Quels conseils donneriez-vous à une jeune femme qui souhaite suivre votre formation ?

Il faut se donner les moyens d’atteindre les objectifs que l’on se fixe. Les seules barrières sont celles que nous nous imposons à nous-mêmes !

Portrait de Florence Heitz

PORTRAIT de Florence Heitz,
Conseillère sécurité auprès du recteur

Responsable de l'équipe mobile de sécurité Académie de Strasbourg (67)

Quel est votre parcours professionnel ?

J’ai débuté ma carrière comme gendarme en 1987, cela faisait exactement 4 ans que les femmes étaient acceptées au sein du corps des sous-officiers.
J’ai effectué 24 ans de service, avec un temps de commandement au sein de la Brigade de prévention de la délinquance juvénile.
Puis j’ai pris ma retraite militaire, pour intégrer l’Équipe mobile de sécurité au sein du rectorat de l’académie de Strasbourg à sa création.

Quelles sont les difficultés qu'une femme peut rencontrer sur ce type de poste ?

Aujourd’hui les femmes sont plutôt bien intégrées en gendarmerie mais dans cet univers, certaines, ont souffert s’agissant d’un milieu exclusivement masculin jusqu’en 1983. Pour faire sa place, il faut être solide psychologiquement mais aussi savoir faire preuve de souplesse.

Concernant l’EMS, nous étions au début 3 femmes responsables d’équipes sur l’ensemble des académies toutes issues de la police ou de la gendarmerie.
Là encore, on sentait bien une prédominance masculine sur ce type de poste ; d’ailleurs 12 ans après leur création, c’est encore le cas.

Quels conseils donneriez-vous à une jeune femme qui souhaite suivre votre parcours ?

Un parcours professionnel se construit avec le temps. Il ne faut pas être trop pressé et profiter de toutes les opportunités offertes.

Mise à jour : mars 2022