A la manière de Descartes, "je crée donc je suis" pourrait devenir une forme de résumé des journées de réflexion sur la création artistique menées au MAMCS. A partir de témoignages de pédagogues ou d'artistes, de relevés scientifiques présentés par les chercheurs en neurosciences, en didactique ou en musicologie, le croisement des regards des deux disciplines artistiques obligatoires en France a fécondé la réflexion des uns et des autres notamment sur la nécessité, la finalité, les freins et l'évaluation d'un apprentissage de la création en art. Le Canadien, Pierre Gosselin, dont les travaux universitaires occupent une place centrale dans la recherche dans ce domaine a mis l'accent sur une sorte de triptyque du processus créateur:

l'inspiration, l'élaboration et la distanciation. 

Celui-ci met en résonance trois dimensions de l'être: son rapport à soi, aux autres et au monde. C'est assez naturellement que l'achèvement, ou plutôt la preuve sensible de ces journées ont été confiés aux travaux du CFMI. Indéniablement plongés au coeur du processus de création qui nous place, nous spectateurs dans notre rapport étroit aux autres et au monde, les étudiants nous ont proposé leur perception de quelques unes des oeuvres d'art exposées. A nous de tenter, de déchiffrer, ou pas, les liens mystérieux entre le visuel et le sonore.

A la rentrée 2016, la place renouvelée ou consolidée de notre responsabilité collective dans la construction de la personne (domaine 3 du S4C) nous invite à réfléchir sur la légitimité d'inscrire dans les apprentissages musicaux des espaces de liberté (surveillée!) qui permettent au jeune de se construire dans son rapport à lui même, à l'autre et au monde. 

 Les conférences et débats ont été enregistrés. Ils feront l'objet de publication multimédia postée prochainement sur le site de l'ESPE.